Nous sommes toujours en phase de génie civil, et pas encore aux phases d’aménagement et d’équipement.
Sur les 200 km de lignes à créer, dont 90% seront souterraines, environ la moitié a déjà été creusée. Sur les 2 lignes devant être prolongées (11 et 14) et les 4 nouvelles lignes de métro automatique (15, 16, 17 et 18), seules les extensions de la ligne 14 seront ouvertes pour les JO. Tout le reste du projet est repoussé, parfois sine die (extension de la 11, par exemple).
Voici les chantiers en cours et les dates d’ouverture prévues aujourd’hui :
- Ligne 14 : ouverture des extensions nord et sud prévue en 2024, finalisation en 2025 et 2027. La finalisation de la gare de Saint-Denis Pleyel est prévue pour la fin 2023.
- Ligne 15 : ouverture partielle prévue fin 2025 (totale fin 2030 ou après…). La pose des rails et des systèmes ferroviaires a commencé sur l’ensemble de la ligne. Les essais doivent commencer sur la section sud dès l’automne 2023.
- Lignes 16, 17 & 18 : ouvertures partielles fin 2026 (totale en 2029 pour la 16, 2030 pour la 17 et la 18)
- 16 : La pose des voies et les travaux d’aménagement des différentes gares ont été engagés
- Un premier tunnel qui a été creusé sur la 17 – ce qui devrait permettre d’ouvrir la ligne jusqu’à l’aéroport du Bourget d’ici la fin 2026
- Les tunnels sont en cours de creusement sur la 18. La partie aérienne est bien avancée et sera achevée d’ici la fin 2023
Au-delà des énormes défis liés au financement, à l’organisation et à la logistique d’un des plus grands chantiers d’Europe, les difficultés techniques du Grand Paris Express n’ont pas épargné les entreprises.
Des fuites d’eau sur la ligne 14 – avec près de 20 mètres de hauteur d’eau à certains endroits – aux difficultés de percement dans une couche de sable et de gypse tendre non prévue sur la ligne 12, à Mairie d’Aubervilliers, ce projet a eu son lot de difficultés – pas toujours faciles à résoudre. Sur la ligne 12, par exemple, la couche trop tendre a conduit les équipes du chantier à mettre en œuvre une technique dite de la ‘congélation des sols’ pour consolider le terrain et pouvoir poursuivre le creusement.
Malgré tout, le projet avance. A la mi-2023, on compte :
- 85 kilomètres de tunnels réalisés (plus de la moitié)
- 5 tunneliers encore en action (24 ont terminé de creuser)
- Près de 50 km de voies doubles posées
- 68 gares prévues, dont 80% connectées au réseau existant
- 180 chantiers en activité pour réaliser les tunnels et les gares, et tous les ouvrages annexes (ventilation, évacuation, …)
Au-delà de faciliter la circulation de l’afflux de visiteurs attendu pour les JO de Paris en 2024, le défi est bien de soulager le réseau existant avec près de 3 millions de personnes transportées chaque jour.
Avec un intervalle de 2 à 3 mn entre chaque rame et une vitesse moyenne entre 55 et 65 km/h, l’objectif devrait être atteint.
Le Grand Paris Express est un projet qui porte toute une philosophie de réorganisation du transport autour de Paris. Le trafic métro et RER intra-muros doit à terme se voir allégé de 20 à 30% grâce à cette boucle orbitale – dont la principale caractéristique est de connecter certaines banlieues entre elles, sans l’obligation de passer par Paris.
Les retards pris ce projet pharaonique, sans parler de la crise sanitaire qui n’a pas aidé, ne se rattraperont pas. Mais nul doute que les compétences de tous ceux qui travaillent sur ce projet sont à la hauteur des défis présents et futurs.
Avec un seul objectif : voir la lumière au bout du tunnel le plus tôt possible.