Des trains tout solaire en Angleterre et en Australie
C’est évidemment en Australie, pays-continent aux 200 jours ensoleillés annuels, que le tout premier train fonctionnant uniquement à l’énergie solaire a été inauguré en 2017.
On est loin d’un réseau ferroviaire entièrement équipé à l’énergie propre : nous parlons ici d’une ligne de 3km au sud de l’Australie, une attraction touristique plutôt qu’un réel mode de transport. Il n’empêche : l’innovation est bien là.
En rénovant entièrement une locomotive diesel de 1949 et en remplaçant l’un de ses 2 moteurs par une batterie lithium-ion (le 2nd moteur diesel a été conservé en cas de panne), la Byron Bay Railroad Company, service ferroviaire de passagers à but non lucratif, a réussi la démonstration que l’alliance de l’innovation et du soleil pouvait faire avancer un train de 100 passagers.
Techniquement, l’énergie est générée par deux réseaux de panneaux photovoltaïques installés l’un sur le toit du train, l’autre sur la plateforme de la gare de North Beach. L’énergie ainsi captée est injectée dans la batterie lithium-ion pendant que le train circule et pendant l’arrêt en gare. Un système de récupération de l’énergie lors du freinage a aussi été mis en place.
Le bilan est plus que positif : 60 000 kWh produits par ce réseau solaire ont été réinjectés dans le réseau électrique local, de quoi alimenter 12 habitations pendant 1 an.
En Angleterre, l’objectif est plus ambitieux
L’Imperial College London et 10:10 Climate Change ont conçu, financé et fabriqué, en partenariat avec le Ministère des Transports britannique et Innovate UK, une ferme solaire dont le but à terme est de produire 10% de l’électricité nécessaire pour alimenter les trains électriques du pays.
Première étape : parcourir les 217km entre Londres-Waterloo et Weymouth à bord d’un train alimenté uniquement à l’énergie solaire. L’énergie produite par les 135 panneaux solaires sera directement injectée dans les voies ferrées, sans reversement dans le réseau local et avec un renfort éolien en cas de manque d’ensoleillement (n’oublions pas que nous sommes en Angleterre…).
Le projet a été présenté en juillet 2021 et on a hâte de voir comment il va se développer !
En Inde, le soleil pour l’éclairage et les ventilateurs
Si l’Inde a rogné ses engagements précédents pendant la COP26, des efforts ont été faits depuis plusieurs années sur des projets précis. En septembre 2018, l’aéroport international de Cochin (Kerala – sud de l’Inde) a reçu le titre de Champion de la Terre, décerné par l’ONU, pour son fonctionnement intégral à l’énergie solaire.
Le transport ferroviaire indien lui aussi se tourne vers le soleil : depuis mai 2018, la gare de Guwahati, dans le nord du pays, fonctionne uniquement grâce à cette énergie propre. Et depuis 2017, ce sont des trains diesel qui sont éclairés et climatisés (par ventilateurs) grâce à des panneaux solaires installés sur leurs toits, économisant pas moins de 21 000 tonnes de CO2 par an.
Et en France ?
La loi Climat entre en jeu et la SNCF y participe en signant des contrats avec des producteurs d’électricité verte comme Voltalia, Res ou EDF Renouvelables. Dans ces contrats, la SNCF s’engage à acheter toute la production électrique générée par des fermes solaires entièrement dédiées à l’alimentation des trains sur une durée minimum de 15 ans.
L’objectif à terme est de couvrir la moitié des besoins de la SNCF en électricité, d’ici 2026.
Entre ces centrales solaires et les trains hydrogènes déjà programmés dans plusieurs régions françaises, le rail se verdit doucement et pousse l’innovation technologique à toujours aller plus loin. Ce qui, avouons-le, est une excellente nouvelle.